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16
Mai

Alerte typographe | Scolyte

Dans le cadre de ses surveillances sanitaires, l’Observatoire wallon de la santé des forêts entretient un dispositif destiné à suivre les envols d’Ips typographus (scolyte de l’épicéa). Le relevé de cette semaine a mis en évidence une augmentation des captures marquant le début du premier envol en 2022.

Sur base du document de la OWSF

Un nombre d’insecte en recul mais encore important

Le climat de 2021 avait engendré une diminution des populations de scolytes. La conséquence fût un recul important des dégâts qui étaient 60% moins élevés en 2021 qu’en 2020. Malgré ce recul, les volumes d’épicéas scolytés sont restés à des niveaux élevés. Les volumes de 2021 restent 30 fois supérieurs à ceux normalement collectés sur notre territoire en-dehors de la période de pullulation.

La masse d’insectes dans l’environnement reste très élevée en ce début de saison. Les températures hivernales sont restées relativement douces et n’ont probablement engendré que des pertes minimes dans les populations de scolytes.

Un essaimage plus classique que les 4 dernières années

Depuis quelques semaines, des petits vols locaux de scolytes pouvaient être observés dans nos forêts. Les températures sont encore assez fraiches durant la nuit et une partie importante de la journée. Les quantités d’insectes capturés dans nos pièges étaient presque nulles jusqu’à cette semaine. La situation n’est pas homogène sur l’ensemble de la région. Les pièges situés dans le sud de l’Ardenne et en Gaume commencent à capturer leurs premiers insectes tandis que les pièges situés dans les cantons de l’Est n’ont encore rien capturé.

Ceci s’explique par le climat local fort contrasté dans ces deux zones avec des températures plus basses (T°max.et min. de l’air et T° au sol) et plus de gelées nocturnes en Ardenne froide qu’en Gaume, connue pour son micro-climat plus chaud. L’augmentation sur cette zone n’est pas encore fulgurante. Il ne fait aucun doute que ces chiffres vont rapidement augmenter avec les températures des jours à venir.

La période de ce début d’essaimage est plus proche de celles observées hors de la période de pullulation. Il s’agit sur ce point d’une nouvelle encourageante. Elle se produit en effet un mois plus tard que celles connues entre 2018 et 2020. Ce décalage diminue les chances de voir apparaitre une troisième génération d’insecte en 2022.

Que faire ?

Une description détaillée de la situation ainsi que l’ensemble des mesures préconisées pour la gestion du typographe est reprise dans notre note d’octobre 2018 : « le typographe et sa gestion ».
Les conditions climatiques sèches observées depuis le mois de mars et au moins jusqu’à la mi-mai mettent de nouveaux nos forêts sous pression. Si la situation perdure, de nombreux peuplements se retrouveront donc en situation de stress favorable aux attaques d’insectes. Le climat actuel et le nombre élevé d’insectes dans notre environnement pourrait conduire à une reprise de l’activité du scolyte dans certaines zones.

Nous vous recommandons donc de mener prioritairement les actions suivantes :

  • Évacuer les chablis : les tempêtes hivernales ont créé des chablis épars dans nos forêts. Ils constituent autant de milieux propices au développement de l’insecte. Il est donc important de veiller à leur évacuation ou à leur écorçage. Ce sont les premières cibles du typographe.
  • Éviter le stockage du bois en forêt : tout comme les chablis, les grumes sont des sites de ponte importants pour le typographe. Il faut veiller à les évacuer rapidement. Les grumes fraichement coupées devront être sorties le plus rapidement possible de la forêt afin d’éviter que l’insecte ne puisse y boucler son cycle.
  • Effectuer une surveillance minutieuse de vos peuplements d’épicéas : le repérage le plus précoce des arbres attaqués est primordial. Une attention toute particulière aux premiers symptômes tels que les sciures au pied, trous d’entrées… est primordiale. La revisite des sites touchés l’année précédente est importante.
  • Abattre les arbres scolytés, les évacuer ou les écorcer : il s’agit de la mesure principale dans le cadre de la lutte curative.

Le marché porteur et le prix du bois en hausse fait croire à certains que la crise est d’ores et déjà finie. Il n’en est rien. La situation est bien plus favorable que les années précédentes mais il faut rester vigilant et continuer la lutte pour maintenir ou accélérer la décroissance des populations.

Observatoire wallon de la santé des forêts
Rédaction : Quentin Leroy

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